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    Avril 2024

 

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Découvrez le contenu de votre dernier journal n° 49 de mai, juin, juillet et octobre 2024.

Permanences :

Au cours des mois d’avril, mai et juin 2024, les permanences seront assurées à la Maison des Associations seulement les mardis et samedis matins de 10 h à 12 h.

Au Centre Socio-Culturel du Pavé Blanc 44 route du Pavé Blanc, à Clamart mardi de 10 h 15 à 12 h.

Pendant les vacances scolaires de printemps permanences assurées les mardis 9 et 16 avril.

Mois de mai : Maison des associations fermée du mercredi 8 mai au dimanche 12 mai inclus.


Bénévolat
:
Vous pouvez donner un peu de votre temps à l’association ….. nous sommes à votre écoute. Nos besoins se situent dans les domaines de l’accueil, de l’animation d’activités en particulier anglais et espagnol, de programmation de visites, d’activités de bureau… contactez nous.
 


Le Paris de la Modernité (1905-1925)

Au début du 20e siècle, le premier foyer artistique se trouvait à Montmartre qui n’était alors qu’un village où les ateliers étaient bon marché. C’est ainsi que des artistes français et étrangers s’installèrent au Bateau-Lavoir, surnommé auparavant la « Maison du Trappeur », où s’était tenue une fabrique de pianos. Le poète Max Jacob serait à l’origine du mot « Lavoir » car la maison ne comportait qu’un seul point d’eau et un seul lieu d’aisance pour vingt-cinq résidents dont Pablo Picasso, qui y peignit « Les Demoiselles d’Avignon » en 1907, et sa compagne, Fernande Olivier. Les artistes du « Bateau-Lavoir », (Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Alberto Modigliani, Marc Chagall, Kees Van Dongen…) fréquentaient le cabaret du « Lapin Agile » dont l’enseigne, représentant un lapin sautant dans une casserole, avait été conçue par le caricaturiste, André Gill.
Grâce à l’ouverture de la ligne de métro Nord-Sud en 1910, Montparnasse devint le second foyer artistique de la capitale d’autant qu’à Montmartre, les loyers étaient devenus chers. Les artistes comme Chaïm Soutine, Chagall, Modigliani, Fernand Léger, s’installèrent à « La Ruche » qui comptait vingt-cinq ateliers. C’était l’ancien pavillon des vins de Bordeaux de l’exposition universelle de 1900.
Modigliani, qui sculptait encore, allongea les têtes et les silhouettes. De santé fragile, il abandonna la sculpture pour la peinture. Marie Vassilieff, qui avait son propre atelier, fut une pionnière dans la représentation des modèles noirs. Elle eut un rôle important pendant la première guerre mondiale. N’ayant pas été appelée après s’être formée comme infirmière, elle ouvrit une cantine pour soutenir les artistes.
En 1905, le Président de la République, Émile Loubet, refusa d’inaugurer le troisième Salon d’Automne au Grand Palais car, dans la salle VII, se trouvaient des toiles entre autres de Henri Matisse, Maurice de Vlaminck et André Derain, considérées comme « inacceptables » car les couleurs étaient jugées trop agressives. Louis Vauxcelles, critique d’art, compara un buste d’enfant d’Albert Marque, placé au milieu de la salle, à un « Donatello parmi les fauves ». La toile du Douanier Rousseau, « Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope », qui y était exposée, a peut-être suggéré à Louis Vauxcelles le mot qui qualifiera le style de ces toiles de « fauvisme ».
« Le peintre néo-impressionniste », petit film muet, a été réalisé en 1910 par Émile Cohl, père du dessin animé en couleur. L’histoire décrit un peintre néo-impressionniste présentant à un acheteur ses toiles monochromes qui rapidement s’animent. Elle fait penser à l’album « primo-avrilesque » d’Alphonse Allais, paru le 1er avril 1897.
Au Salon des Indépendants de 1910 au Grand-Palais, une toile intitulée « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » de « JR Boronali », peintre inconnu, intrigua les visiteurs dont certains s’enthousiasmèrent devant la modernité de l’œuvre quasiment abstraite. En réalité, c’était un âne, Lolo, qui avait peint le tableau avec sa queue à l’initiative de Roland Dorgelès. Boronali est l’anagramme d’aliboron.
Au Salon des Indépendants de 1911, le cubisme fit son apparition avec les toiles de Roger de la Fresnaye, « Cuirassier », Henri Le Fauconnier, « L’Abondance », Albert Gleizes, « La Femme aux phox » … Picasso et Braque se désolidarisèrent car ils ne voyaient pas un lien de parenté avec leurs œuvres. Aux salons suivants, d’autres peintres cubistes comme Jean Metzinger, « L’Oiseau bleu » présentèrent leur tableau au public.
En 1912, des peintres futuristes italiens exposèrent à Paris. Le futurisme est un mouvement artistique, politique et culturel créé par le poète Filippo Tommaso Marinetti en 1909. Il revendique la vitesse, la violence, la machinerie et la jeunesse et rejette les vestiges du passé. Les formes sont héritées du cubisme. « Une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace. »
Gino Severini peignit en 1909 « La danse du Pan-Pan au Monico ». Disparu depuis 1926, il re-peignit le tableau vers 1960.
Les nouveaux modes de transport eurent leurs propres salons à Paris. À partir de 1901, le salon international de l’automobile, du cycle et des sports se tint au Grand Palais, excepté en 1909 et 1911. En 1908, une partie du salon est réservée aux aéroplanes et aux ballons. En 1909, le premier salon international de la locomotion aérienne leur fut consacré au Grand Palais.
Marcel Duchamp qui avait visité le Salon de la locomotion aérienne en 1912, utilisa en 1913 un tabouret sur lequel il fixa une roue de bicyclette qui pouvait tourner. Il en fit une œuvre d’art. « C’est le regardeur qui fait l’œuvre ». Il inventa ainsi le concept du ready-made, repris par Man Ray (« Cadeau » en 1921). Avec le tableau « Nu descendant un escalier », il fit scandale à New-York en 1913 mais cela eut pour conséquence le début de l’Art Moderne aux États-Unis.
Le frère de Marcel Duchamp, Raymond Duchamp-Villon, sculpta en 1914 « Le Cheval majeur » qui mêlait cubisme et futurisme. Suite à son décès en 1918, l’œuvre fut achevée par ses frères, Marcel et Jacques qui était peintre.
« Hommage à Blériot », peint par Robert Delaunay en 1914, représente notamment un biplan, une hélice et la Tour Eiffel.
L’exposition présente :
– la bicyclette pliable en 30 secondes et portable comme un sac à dos, inventée en 1893 par Henri Gérard. Modifiée en 1912, elle fut utilisée jusqu’en 1917 par l’armée.
– une automobile Peugeot type BP1, dite « Bébé Peugeot », torpédo, de 1913
– un aéroplane de 1911, conçu par Armand Deperdussin et Louis Béchereau qui dépassa pour la première fois les 200 km/h en 1912.
Des bijoux de la maison Cartier (montre-bracelet Santos-Dumont de 1912), des tenues de Paul Poiret et de Jeanne Lanvin sont exposées.
Paul Poiret, grand couturier et parfumeur, supprima le corset et créa des robes à taille haute. Il devint un pionnier de l’émancipation féminine. Il s’inspirait des artistes fauves et de l’esthétique orientale. En 1911, il lança le premier parfum de couturier. Il fonda la même année la maison Martine qui produisit des arts décoratifs (étoffes, céramiques, papiers peints).
Mobilisé en 1914, Paul Poiret suggéra à l’armée certaines améliorations concernant la capote et le pantalon. Ce dernier de couleur garance devint bleu horizon afin de mieux se camoufler. Le peintre et décorateur, Louis Guingot, imagina une tenue « caméléon » pour que les soldats soient plus dissimulés. Ce principe fut appliqué à des bâches pour cacher du matériel. En 1916, Picasso exposa « Les Demoiselles d’Avignon » dans la galerie de Poiret.
Fondée en 1889, Jeanne Lanvin sut développer son entreprise. Elle exposa en 1925 au Grand Palais tous ses produits (vêtements, accessoires, parfums, bijoux, fleurs et plumes).
En 1913, le théâtre des Champs-Élysées, construit par Auguste et Gustave Perret, était à la pointe de la modernité. Le sculpteur, Antoine Bourdelle, conçut la façade. La grande salle fut décorée par Maurice Denis. Sa programmation fit scandale avec « Le Sacre du Printemps » car le sujet, la musique, les costumes hauts en couleur et inspirés du folklore russe furent critiqués.
La mode et la joaillerie furent influencées par les Ballets russes.
Durant la Première Guerre mondiale, le Grand Palais servit de caserne puis d’hôpital militaire. Pour la première fois, la guerre fut filmée et photographiée. Les artistes dont le poète Blaise Cendrars, incitèrent les étrangers vivant en France à se joindre aux Français mobilisés. Ossip Zadkine, Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, Jean Cocteau s’engagèrent. Modigliani fut réformé pour raison de santé. Félix Vallotton trouva dans le conflit une source d’inspiration. Il peignit en 1917 « Soldats sénégalais au camp de Mailly » et Marevna, de son vrai nom Marie Vorobieff, « La Mort et la Femme » en 1917. Elle fut la première femme à rejoindre le mouvement cubiste.
Madame Noël fut la première chirurgienne esthétique en opérant les « gueules cassées ». En 1917, les sculptrices Jane Poupelet et Anna Coleman Ladd ouvrirent à Paris un atelier de reconstruction faciale. Elles prirent alors le relais des médecins, pour redonner un visage aux “gueules cassées” en confectionnant des masques.
Loin du front, la vie reprit. En 1917, « Parade », ballet écrit par Jean Cocteau, fut représenté au théâtre du Châtelet. Les décors, les costumes et le rideau de scène furent créés par Picasso. Tout était moderne y compris la musique d’Erik Satie.
L’après-guerre vit arriver les dites « Années-folles ». Montparnasse devint le carrefour du Monde car de nombreux artistes étaient venus de l’étranger et formèrent « L’École de Paris. Foujita remporta de nombreux succès avec les différents nus qu’il peignit. L’une de ses modèles étaient Kiki de Montparnasse.
Le mouvement dada fit son apparition à Paris en 1920. Ses partisans furent entre autres Marcel Duchamp, Man Ray et Max Ernst. De ce mouvement naquit le surréalisme. Le corps continua à se libérer. Les femmes portaient des cheveux coupés à la garçonne (« Saint-Moritz » de Tamara de Lempicka), des robes fluides pour danser sur des nouveaux airs plus rythmés. Les mœurs se libérèrent. Tamara de Lempicka fit partie des artistes qui vivaient ouvertement leurs multiples aventures amoureuses (« Perspectives ou Les Deux Amies »). « Barbette », artiste androgyne, fut photographié en 1921 par Man Ray à la demande de Jean Cocteau.
Kees van Dongen organisa de grands bals à Montparnasse. En 1922, il se représenta en Neptune, costume qu’il portait lors d’un bal. Le Tout-Paris venait boire, rire et danser au cabaret « Le Bœuf sur le toit » installé dans le 8e arrondissement de Paris.
En 1920, le Théâtre des Champs-Élysées renouvela son répertoire avec les Ballets suédois dont le chorégraphe fit appel à des librettistes comme Blaise Cendrars, Jean Cocteau…, à des compositeurs comme Érik Satie, Darius Milhaud… et des plasticiens comme Marie Vassilieff, Fernand Léger…
À partir de 1925, il accueillit la Revue nègre qui fit connaître Joséphine Baker. Ce spectacle inédit permit de diffuser plus largement le jazz et la culture noire en Europe.
Reportée à trois reprises, l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes eut lieu en 1925 dans des galeries et pavillons éphémères à l’exception du Grand Palais qui allaient de la place de la Concorde au pont de l’Alma et du rond-point des Champs-Élysées à l’esplanade des Invalides en passant par le pont Alexandre III. De cette exposition est née l’expression « art déco ».

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