Le Musée des Années Trente
Ce musée municipal, installé à l’origine dans les locaux de l’hôtel de ville, a été créé en 1939 pour commémorer le décret de 1925 renommant la commune de Boulogne en Boulogne-Billancourt. Le but était de regrouper des collections concernant le patrimoine culturel et industriel de cette ville où de nombreux artistes, architectes, peintres, sculpteurs, cinéastes s’installèrent car les prix des terrains et des ateliers étaient abordables. Il présente sur 3 000 m2 des œuvres et des objets d’art datant des années 1930.
La visite a commencé par le 4e étage qui abrite la collection de meubles des grands ensembliers décorateurs tels que Jacques-Émile Ruhlmann qui a créé un bureau Art déco pour Eugène Schueller, fondateur du groupe l’Oréal, Robert Mallet-Stevens qui co-fonde et préside l’Union des Artistes Modernes (UAM) en 1929…
Les artistes de l’UAM utilisent de nouveaux matériaux (acier, verre, ciment…) et de nouvelles techniques afin d’adapter les arts décoratifs au monde moderne. De nombreux décorateurs et architectes en font partie : Charlotte Perriand (chaise-longue de 1927), Louis Barillet, maître-verrier (paravent de 1930), …
Les dimanches de Boulogne sont évoqués au 3e étage. Henry Kahnweiler, d’origine allemande et marchand d’art des cubistes, s’installa à Boulogne en 1921 au 12 rue de la mairie où il réunit, tous les dimanches, les artistes de la nouvelle génération dont Picasso. Son ami, Juan Gris (1887-1927), peintre espagnol, habita au numéro 8 de la même rue. Ce peintre joua un grand rôle dans l’élaboration du cubisme synthétique.
Au même étage se trouve l’art colonial. Les artistes ont peint ou sculpté, de façon naturaliste, la vie quotidienne des ethnies rencontrées lors de leurs voyages sans chercher à idéaliser le réel. Par exemple, « Autour d’un puits au Dahomey (Bénin) » vers 1932 de Jean Bouchaud, « Fatou Sénégalaise » vers 1936 de Fernand Lantoine, « Jeune fille Guéré » vers 1938 de Pierre Meauzé.
L’entre-deux guerres vit le renouveau de l’art sacré. Maurice Denis a peint « Le baptême du Christ » en 1922. Cette peinture était une étude pour la mosaïque du baptistère de l’église Saint-Paul de Cologny en Suisse. Georges Desvallières fit le vœu de ne peindre que des sujets religieux lorsqu’il reprit les pinceaux en 1919, suite au décès de son fils, âgé de dix-sept ans en 1915. « Jésus est cloué sur la Croix » est une étude pour la réalisation de la onzième station du chemin de croix de l’église du Saint-Esprit à Paris. Dans la version définitive, Georges Desvallières a ajouté une figure de poilu, qui n’est autre que son fils. Philippe Lejeune (1924-2014) a transposé une scène biblique dans le monde d’aujourd’hui lorsqu’il a peint « Le repas chez Simon » en 1952. Les quatre personnes représentées sur ce tableau sont tous des portraits très fidèles de personnes réelles : Simon, un de ses amis, son épouse, l’écrivaine Geneviève Dormann et lui-même.
Au deuxième étage, des nus féminins sont exposés. Les corps, plus athlétiques qu’au 19e siècle, sont représentés de façon classique. Le bain et la baignade sont souvent évoqués.
En 1936, le Front populaire fit voter la semaine de 40 heures et les premiers congés payés. Les Français avaient désormais deux semaines de vacances pour s’adonner à des activités sportives, touristiques et de loisirs. Le laqueur-décorateur Pierre Bobot (1902-1974) les a illustrées sur le paravent « Les Plaisirs champêtres » en 1936.
Certains artistes évoquent les temps menaçants : Yves Brayer a peint « L’Officier et la dame, Rome » en 1932. Le tableau « Les Horreurs de la guerre », peint en 1937 par Robert Humblot, est une évocation de la guerre d’Espagne, et plus particulièrement du drame de Guernica.
De nombreux peintres et sculpteurs privilégièrent le style figuratif et expressionniste pour réaliser des portraits. Chana Orloff, sculptrice, fut la portraitiste d’un grand nombre de membres de l’élite parisienne.
La représentation animalière connaît un épanouissement particulier dans la période de l’entre-deux-guerres. Les styles, les techniques et les matériaux utilisés sont divers. Réalisme et précision (« Méharistes » de Paul Jouve – 1932) font face à la stylisation (« Corbeau » d’Édouard-Marcel Sandoz – 1913), voire à l’abstraction.
Un espace est consacré à l’École de Paris qui est un regroupement d’artistes venus de différents pays car Paris était une ville où tout était possible dans le domaine de la création. Arbit Blatas, d’origine lituanienne, a peint « Le café du Dôme » en 1938 où il a représenté ses amis de l’École de Paris et lui-même : de gauche à droite, Emmanuel Mané-Katz, Arbit Blatas, Léonard Foujita, Moïse Kisling, Jacques Lipchitz, Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Alberto Giacometti, Ossip Zadkine et Albert Marquet.
Le rez-de-chaussée est consacré à l’art monumental qui a un lien avec les constructions de l’époque qu’il fallait décorer en vue des grandes expositions (1925, 1931, 1937). Alfred Janniot, sculpteur, prit part à la réalisation des œuvres de style néo-classique. Au musée des années Trente, le haut-relief « Femmes et Amour ou Éros » de 1922 d’Alfred Janniot est exposé. Les frères jumeaux Joël et Jean Martel ont aussi créé des œuvres monumentales : « Trinité » en plâtre, présentée à la première exposition de l’Union des Artistes Modernes en 1930. Devant l’espace Landowski, se dresse une réplique d’un de leurs quatre arbres en ciment armé exposé lors de l’exposition internationale des arts décoratifs de 1925. La statue pour le monument à Étienne Dolet (1947-1949) de Henri-Robert Couturier fit scandale et ne fut pas érigée place Maubert mais installée au musée des Années Trente.
La visite qui avait commencé par « Michel-Ange au travail » de Paul Landowski, s’est terminée en regardant une autre œuvre de ce sculpteur « Le Pugiliste » qui a été très critiquée au Salon des Artistes Français de 1920 en raison de sa nudité. Son modèle fut le boxeur français, Georges Carpentier.
Les horreurs de la guerre de
Roger Humblot (1937)
Les Plaisirs champêtres de
Pierre Bobot (1936)
Panier et siphon de Juan Gris (1925)
Journée à Médan
Matinée consacrée à la visite de la maison d’Émile Zola et du musée Dreyfus.
Á Médan, la maison d’Émile Zola jouxte le musée Alfred Dreyfus.
Zola et Dreyfus liés de leur vivant par une lutte sans concession pour la vérité et la justice sont célébrés dans ce lieu symbolique.
L’œuvre de Zola immensément connue à travers le monde n’a plus trop de secrets. Cependant le souvenir de l’homme, et la visite de sa maison, qu’il chérissait et dont la restauration a permis la réouverture au public permettent maintenant d’entrer dans l’intimité de l’écrivain. De la cuisine à la salle de bains, de la chambre au bureau, de la lingerie à la salle de billard nous avons parcouru tout son univers. Martine, sa petite-fille nous a commenté ces lieux et fait découvrir l’homme de lettres considéré comme le chef de file du naturalisme.
Naturellement nos pas nous ont mené dans une autre partie du bâtiment au Musée Dreyfus.
Le seul musée permanent exclusivement consacré à la célèbre affaire. Plus de cinq cents documents sont exposés afin de mieux comprendre l’affaire (enjeux, échos…) et au-delà se questionner sur l’importance de l’Histoire et le rapport entre passé et présent.
L’après-midi nous avons découvert l’histoire du Château de Médan commentée par la pétillante propriétaire. Château connu aussi sous le nom de Château de Maurice Maeterlinck.
Cet ancien pavillon de chasse a été édifié à la fin du XVè siècle sur des bases très anciennes remontant au IXè siècle.
Á la renaissance, le château est fréquenté par les poètes de la « Pléiade ». Trois siècles et demi plus tard, le site séduit le peintre Paul Cézanne. En 1924, Maurice Maeterlinck, en fait sa nouvelle demeure. Laissé à l’abandon depuis la guerre, il devient de 1966 à 1974, le lieu d’impression du journal « Combat ».
Vendu aux enchères publiques en 1977, puis restauré durant dix années par ses actuels propriétaires, le château de Médan a retrouvé son allure du XVIè siècle.
La propriétaire, nous a retracé toutes les étapes de la restauration et toutes les péripéties auxquelles elle et sa famille ont été confrontées. Il fallait vraiment s’accrocher pour retrouver les matériaux d’origine, le mobilier de l’époque, et être « un peu fou » pour se lancer dans cette restauration qui fait de ce château délabré ce qu’il est aujourd’hui.
Le château, inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (I.S.M.H.) depuis 1926, est labellisé depuis 2013 Maison des Illustres par le Ministère de la Culture et de la Communication.
Les secrets de la noblesse russe
Départ de la bibliothèque François Marmottan (archives sur l’époque BONAPARTE) à Boulogne-Billancourt.
Au centre de la place, sculpture créée par Marcel LOYAU en 1925 pour la 1ère expo universelle des Arts Décoratifs ; elle représente 2 cygnes blancs qui protègent ou attaquent un enfant ; le cygne et le blanc sont des symboles de la noblesse impériale russe; cette statue était au départ sur une fontaine et a été acheté par la ville de Boulogne (qui en compte 22 autres).
Nb : l’uniforme impérial ainsi que la croix de St George, la plus haute distinction d’un officier proche de la famille impériale, sont de couleur blanche. Le blanc représente la pureté.
La dynastie des ROMANOV
Elle a duré 300 ans mais on ne parlera que des 4 derniers tsars. Le tsar est un représentant divin.
La France était catholique et la Russie orthodoxe, de ce fait aucun mariage « arrangé » royal ou impérial n’avait été envisageable.
1) Alexandre 1er (1777-1825) s’oppose à la politique expansionniste de Napoléon 1er.
Le 24 juin 1812, Napoléon 1er et 700 000 hommes traversèrent le Niémen pour entrer en Lituanie, cependant avant qu’un seul coup de feu ait été tiré, Napoléon perd 10 000 hommes (et 10 000 chevaux) en 4 jours, sous la chaleur, la pluie , l’absence de route, d’approvisionnement, les terrains marécageux, la maladie (grippe)…, avant d’arriver à Vilnius.
Napoléon pensait que le tsar commencerait à négocier la paix rapidement or les Russes pratiquent la stratégie de « la terre brûlée » et attendent. Les Français arrivent à Moscou et l’assiègent mais Moscou est désert et sans vivre. Napoléon tombe dans le piège tendu par le tsar qui attend patiemment que l’hiver très rigoureux en Russie, arrive. En effet, 5 semaines après leur arrivée dans la ville n’ayant reçu aucune nouvelle de reddition, Napoléon rentre en France avec seulement 200 000 hommes. Le tsar, qui s’est retiré à l’est de Moscou et a joué la politique de l’autruche, est victorieux sans combat.
Napoléon partira en exil 2 ans plus tard.
En 1814, le tsar Alexandre 1er vient à Paris en « ami » avec une invitation à la paix.
Il achète un appartement, (où seront données les premières messes orthodoxes et qui deviendra une sorte d’église orthodoxe et la 1ère «ambassade de Russie» ; ce sera le commencement du culte orthodoxe. De nombreux nobles russes parlent le français et beaucoup vont alors venir s’installer en France. La première église orthodoxe, Saint-Alexandre-Nevsky (dans le 8ème), édifiée en 1861 sera consacrée avec le soutien d’Alexandre II (l’icône qui s’y trouve provient de l’appartement acheté par Alexandre 1er.) Après Alexandre 1er, 4 tsars vont initier des échanges amicaux et commerciaux donc une politique avec la France se met en place.
Alexandre 1er meurt jeune le 2 décembre 1825 sans enfant.
2) Nicolas 1er de Russie (1796-1855) son frère, lui succède ; très conservateur, il a des idées très traditionnelles.
En 1825, il réprime la révolte des décembristes (ou décabristes), coup d’état militaire qui s’est déroulé à Saint-Pétersbourg : des aristocrates, membres de l’armée russe, veulent réformer la Russie qui continue à pratiquer le servage, régime féodal déjà aboli dans les pays européens (le 19ème étant le siècle des Lumières, des découvertes..) ; ils sont partisans d’une monarchie constitutionnelle.
Nicolas 1er envoie les aristocrates insurgés en exil en Sibérie et propose à leurs épouses de garder leurs privilèges à condition de se remarier : elles refusent et décident de rejoindre leurs maris en Sibérie (des légendes russes parlent de la loyauté de ces femmes). Nicolas 1er décède le 2 mars 1855.
3) Alexandre II (1818-1881) de Russie lui succède ; il a des idées libérales, abolit l’esclavage, et parle de mettre en place une Constitution. En 1885, il met en place le droit de propriété. Il est victime de nombreux attentats et décède (au Palais d’Hiver) le 13 mars 1881 suite à un attentat à la bombe lors d’une procession sur une place publique, à Saint-Pétersbourg alors capitale de l’empire russe. En son honneur, à l’endroit où il a été tué, a été construite entre 1883 et 1907, la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé ou Cathédrale de la Résurrection du Christ (architecture médiévale).
4) Alexandre III (1845-1894) arrive au pouvoir en mars 1881 ; il pratique la pêche et la chasse, est proche de la nature… et sera très aimé par le peuple. Il impose une politique pacifiste et il n’y aura aucune guerre durant son règne. On raconte que s’il avait des visiteurs étrangers, il disait : «Quand le tsar pêche ou chasse, l’Europe peut attendre». Alexandre III meurt d’une maladie des reins en mars 1894 à 49 ans. Il aura initié l’alliance franco -russe en 1891 et un projet de paix.
5) Nicolas II (1868-1918), son fils (qui a vu son grand-père mourir) lui succède alors qu’il ne voulait pas être tsar. Il ne sera pas très aimé par les russes.
Une semaine après l’enterrement de son père qui a lieu le 19 novembre 1894, il épouse une princesse allemande, Alix de Hesse-Darmstadt, petite fille préférée de la reine Victoria, qui convertie à l’orthodoxie recevra le nom d’Alexandra Feodorovna. En effet, être marié est la condition sine qua non pour être couronné tsar. Du fait de son mariage, Nicolas II ne respecte pas le temps du deuil qui est d’une année.
En 1896, lors de son couronnement célébré en grande pompe à Moscou, à cause d’une mauvaise organisation, un mouvement de foule de gens affamés (lors d’un banquet), se produit au moment de la distribution des cadeaux, qui entraîne un bilan tragique de 1500 morts ; ce bilan n’ arrête pas les festivités qui se poursuivront encore 2 jours.
Nb : en 1896, Nicolas II a posé la première pierre du Pont Alexandre III à Paris.
– le sigle RF signifie République Française et également Fédération Russie,
– l’aigle impérial à 2 têtes est un symbole de la famille impériale.
En 1904, Nicolas II attaque le Japon et est mis en déroute. La famille Romanov s’en trouve déstabilisée.
En 1914, pour respecter les volontés de son père, Nicolas II va défendre la France et 1,5 millions de soldats russes mourront lors de la 1ère guerre mondiale.
Nicolas II a eu 4 filles : Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et un garçon Alexeï atteint d’hémophilie (donc a une espérance de vie de 20 ans).
Le 16 décembre 1916 : assassinat de RASPOUTINE (cf : paragraphe ci-dessous).
Le 27 février 1917 : gouvernement provisoire des bolchéviques.
Le 15 mars 1917, les bolcheviques obligent Nicolas II à abdiquer et la famille impériale est exilée à Ekaterinburg.
Dans la nuit du 16 juillet 1918, la famille ainsi que leurs 4 derniers serviteurs sont tués sauvagement par balle et baïonnette sur ordre des bolchéviques (Lénine) (pour terroriser l’ennemi car crainte que les tchèques viennent les délivrer) et leurs corps sont incinérés. En 1991 : les corps sont retrouvés (et identifiés) sauf ceux de 2 enfants. Une légende dit que 2 des filles auraient survécus aux coups de baïonnette car avaient cachés des diamants dans leurs corsets. En 1998 : un des 2 corps est retrouvé.
2007-2008 : les corps des ROMANOV retrouvés et identifiés, sont canonisés pour leur « humilité, patience, et douceur « et une messe a lieu à Saint-Pétersbourg».
Nicolas II sachant qu’il allait mourir, donne sa couronne à son frère Michel qui abdique aussitôt. Ce sera la fin du règne des Romanov (on note que le 1er et le dernier tsar portaient le nom » Michel »).
Après la révolution de 17, les russes Blancs (en opposition aux Rouges, les bolchéviques) s’exilent à Paris.
Grigori RASPOUTINE (1869-1916) (d’après la légende) : originaire des confins de la Sibérie, mystique errant, guérisseur, il entend des voix, devient un guide spirituel et charismatique, pratique l’hypnose… et calme les maux d’Alexeï, fils de Nicolas II. De ce fait, la tsarine lui voue une dévotion mystique et RASPOUTINE, ce mystérieux guérisseur sous l’influence hypnotique duquel tombèrent la famille impériale, devint pour certains un danger pour l’ordre public.
En 1916, alors que la 1ère guerre mondiale fait rage, Félix IOUSSOUPOV (1887-1967), organise un complot avec Dimitri de Russie (fils du grand-duc Paul) ; il essaie tout d’abord de le rencontrer à plusieurs reprises pour s’en faire un ami mais tombe, lui aussi, sous son influence hypnotique.
Le 30 décembre 1916, Félix tente de l’empoisonner en le faisant manger un gâteau au cyanure mais comme cela n’a aucun effet sur lui, il tire une première fois sur lui en vain, puis le tue de 4 balles. La légende raconte que prophète, RASPOUTINE avait dit «si je me fais tuer par un membre de la famille royale, ce sera la fin de la lignée des Romanov».
Á la mort de RASPOUTINE, la tsarine est « perdue » et le tsar est mécontent.
Félix qui venait d’épouser Irène ROMANOV, nièce du tsar doit s’exiler en France et le couple finira sa vie à Gentilly.
Eléments d’histoire sur «l’école et collège catholique DUPANLOUP » situés 4 avenue Robert Schuman à Boulogne dont les visites guidées sont proposées uniquement lors des journées du patrimoine : ancien palais impérial russe avec un magnifique escalier ; il a été construit par une noble russe, Zénaïde IOUSSOUPOV (1861-1939) unique héritière, qui venait de perdre son mari, Félix IOUSSOUPOV (1856-1928) et qui a ensuite épousé un officier français. Zénaïde était très cultivée et parlait le russe, l’italien, l’allemand et le français.
Nb : A cette époque, la famille IOUSSOUPOV est très riche, (plus riche que les ROMANOV) issue des Tartares, peuple nomade de Mongolie, qui échangeait beaucoup avec les autres pays d’Europe de l’est, elle possède des domaines, des usines sucrières et textiles, des moulins, des mines de charbons…une collection d’art et de bijoux, 16 châteaux ou palais en France, Allemagne, Italie… terres privées, domaines familiaux en Crimée et à Saint-Pétersbourg dont le célèbre palais de la Moïca.
Zénaïde fait construire ce palais pour les 2 fils qu’elle a eu avec son premier mari :
– Nikolaï, (1883-1908) l’aîné qui meurt jeune à la suite d’un duel,
– Félix (mars 1887-1967) qui, en 1908, devient le seul héritier de l’immensément riche famille IOUPOUSSOV.
Félix se fera construire un appartement derrière le palais de sa mère au 27 rue Gutenberg.
Zénaïde épousera un officier français et ne reviendra jamais en Russie car elle fut mise à l’écart de la famille impériale pour avoir voulu éloigner RASPOUTINE à cause de sa mauvaise influence sur la couronne (mais, au final, c’est ce dernier qui la fera partir en exil).
Á la mort de Zénaïde IOUSSOUPOV, le grand-duc Paul de Russie, forcé par le tsar à s’exiler, viendra s’y installer car Félix est en Russie.
Félix IOUSSOUPOV (1887-1967) : né à Saint-Pétersbourg au Palais IOUSSOUPOV, a été élevé avec son frère Nicolaï par leur mère, dans la splendeur et le luxe des palais, livrés à eux -mêmes sans discipline avec un père absent ; ils deviennent des enfants tyranniques. Enfant, il est adulé par sa mère qui l’habille en fille, … Adulte, il est connu pour être le plus bel homme de la Russie : porte un collier avec des perles, se déguise en femme lors de bals masqués…
1909 à 1912 : Félix part étudier à Oxford ; il y mènera une vie dissolue, participera à des fêtes, des bals masqués, des orgies, se travestit …, aura une vie sociale intense, liant facilement des amitiés dont une avec Anna PAVLOVA, le célèbre «cygne russe». On le présente comme excentrique, androgyne, bisexuel, ami d’Oscar Wilde… Il rentre en Russie en 1912 et tombe amoureux de la princesse Irina ROMANOV qu’il épousera le 22 février 1914. Le mariage sera célébré dans le magnifique palais IOUSOUPOV sur la rivière Moïka à Saint-Pétersbourg.
1915 : naissance de leur fille Irina IOUSSOUPOVA.
1917 : menacés d’arrestation, la famille s’installe avec ses proches en Crimée dans leur domaine d’Ait Odon.
Le 13 mars 1919, en danger ils quittent à regret la Crimée pour Malte à bord d’un navire de guerre britannique.
Après quelques mois passés à Londres où il aide les réfugiés russes, le couple princier s’installe à Boulogne, tout près de l’ancienne demeure de l’arrière-grand-mère du prince. Difficultés financières, accueil de réfugiés, soirées en vogue, séjour à New York…rythment les premières années d’exil. En 1924, Félix et Irina créent à Paris la maison de couture IRFE (IR ène + FE lix). Les années 1930 sont marquées par de nouvelles difficultés financières et le couple est obligé de se séparer de toutes ses entreprises : restaurants, maison IRFE à l’exception des parfums.
L’intégralité des biens des IOUSSOUPOV furent confisqués après la révolution bolchévique ; néanmoins, le prince Félix put sauver plusieurs œuvres d’art de sa collection dont certains Rembrandt par la vente desquels, il parvint à conserver un train de vie convenable (bien qu’incomparablement réduit) pendant son exil.
En 1936, leur fille Irina épouse à Athènes le comte CHEREMETEV et s’y installe.
En mars 1942 : naissance de leur petite fille Xénia CHEREMETEVA-IOUSSOUPOVA.
Le 27 septembre 1967, Félix IOUSSOUPOV, altesse sérénissime meurt à Paris 16ème à l’âge de 80 ans ; il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Á sa mort, le titre princier est éteint même si sa petite fille Xénia SFIRIS née CHEREMETEVA-IOUSSOUPOVA, son unique héritière le porte toujours.
Dès la fin de la Pérestroïka (1985-1991), elle visite Saint-Pétersbourg.
En 1998, elle donne un échantillon d’ADN qui permettra d’identifier les restes exhumés à Ekaterinbourg de son arrière grand-oncle, le tsar Nicolas II.
En 2000, par un oukase spécial du président POUTINE, Xénia SFIRIS de nationalité grecque devient également citoyenne russe.
Héritière de la plus grande fortune russe, elle conteste, dans une lettre adressée au président Vladimir POUTINE , la nationalisation des biens de son grand-père ; démarche qui n’aboutit à aucun résultat.
Le grand-duc Paul de Russie (1860-1919):
En 1891, le grand-duc Paul, fils d’Alexandre II et oncle de Nicolas II, se trouve veuf avec 2 enfants (Marie PAVLOVNA de Russie et Dimitri PAVLOVITCH de Russie) car sa femme, Alexandra de Grèce est décédée au moment de la naissance de Dimitri.
En 1897, il aura un second fils Vladimir avec Olga KARMOVITCH mariée qui après son divorce, l’épousera en secret à Livourne (Italie) contre l’avis du tsar Nicolas II ; le tsar l’obligera alors à partir en exil et décidera que Marie ROMANOV (1890-1958) et Dimitri ROMANOV (1891-1942) seront élevés à MOSCOU par leur oncle, frère aîné de leur père.
Le grand-duc Paul et sa femme deviendront le prince et la princesse de PALEY. Ils achèteront un hôtel de maître à Boulogne (actuellement école DUPANLOUP) ; tous les 2 esthètes, ils le décoreront au gré des visites chez les antiquaires et dans les salles des ventes, et de commandes auprès des plus célèbres orfèvres et artisans (Vuitton, Guerlain, la Maison Prunier, Boucheron, Cartier…). Ils mèneront une vie mondaine (fêtes, bals…) à Boulogne et à Paris.
Rappelé par le tsar en 1914 pour l’accompagner à la guerre en échange de son pardon, le grand-duc Paul de Russie accepte. En 1917, il sera blessé, interné et emprisonné et mourra en 1919. Vladimir (20 ans) le fils du couple sera jeté dans un puits avec d’autres membres de la famille et mourra.
La princesse de PALEY, (Olga KARMOVITCH), apprenant la mort de son mari, réussira à s’enfuir cachée sous un linge, avec ses 2 filles Nathalie et Irène, (âgées de moins de 12 ans qui avaient subies viols et maltraitances) en traversant le lac Ladoga gelé et surveillé par des projecteurs … et arrivèrent à Helsinki, saines et sauves.
En 1920, elles quittèrent la Finlande pour venir s’installer dans leur hôtel particulier de Boulogne. La princesse de PALEY puisera dans ses richesses pour venir en aide aux exilés de l’aristocratie russe et dépensera sans compter pour les enfants russes exilés à Paris. Elle vendra progressivement tous ses biens.
Le palais sera racheté par une congrégation catholique puis deviendra école et collège catholique DUPANLOUP.
Elle habitera le 16ème, puis à Biarritz où elle fera construire une maison. Elle y vécu quelques années avec ses 2 enfants avant de la vendre en 1921 faute d’argent.
Dimitri PAVLOVITCH de Russie, fils de la première union du grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie (ROMANOV), élevé en Russie par un oncle, a partagé sa vie entre Londres, Alger et la France ; il était un grand ami de Coco Chanel (sa flasque aurait inspiré le flacon Chanel n°5) qui elle-même a été inspirée par le style russe (son miroir avec 2 aigles). Dimitri a bien fini sa vie. Éxil réussi également pour sa sœur Maria PAVLOVNA de Russie qui sera photographe pour Vogue et devenue adulte passera sa vie hors de Russie. Natalia PAVLOVNA princesse PALEY devint star hollywoodienne, se maria 5 fois, ne se remettra jamais des violences subies et termina sa vie malade alcoolique. Sa sœur, Irina sera écrivaine.
LES RUSSES BLANCS à Boulogne sur Seine:
En 1917, au moment de la révolution bolchévique, les aristocrates et les intellectuels sont emprisonnés ou tués. Trente milles intellectuels russes, aristocrates, médecins, ainsi que les soldats de la garde royale en danger en Russie arrivent massivement à Boulogne sur Seine (les plus modestes seront ouvriers chez RENAULT…) : on les appelle «les russes blancs». La partie sud de Boulogne sera appelée «Bilankoursk» tant ces réfugiés ont marqué la ville.
En 1927, 4 000 russes financeront (et utiliseront même des matériaux d’usine pour) la construction de l’ église orthodoxe Saint-Nicolas-le-Thaumaturge située 132 bis rue du Point du Jour à Boulogne. Le quartier russe se développera autour de l’église.
Après 1920, il ne sera plus possible de quitter la Russie.
Beaucoup d’artistes russes s’exilent et s’installent à Boulogne sur Seine comme
1) Marc CHAGALL (1887-1985), «le plus français des peintres russes», vient pour la 1ère fois à Paris à l’âge de 10 ans et en tombe amoureux ; il s’installe allée des pins y passera presque sa vie entière ; a subi l’exil suite à la révolution bolchévique de 17 puis l’exil aux USA pour fuir les nazis. CHAGALL a beaucoup utilisé les symboles de son enfance en Biélorussie où il est né ; il y a chez lui tout ce côté réaliste et onirique, mais aujourd’hui la peinture de Chagall n’est enseignée dans aucune école, on peut le rapprocher du primitivisme car il peignait beaucoup avec ses doigts, très proche de la matérialité de la peinture, dira qu’il s’est beaucoup inspiré de ce qu’il a vu dans son village natal. Lors de l’inauguration de l’Opéra Garnier, André MALRAUX s’ennuyait, a regardé le plafond et lui est venue l’idée de l’embellir ; il passera commande à son ami CHAGALL (70 ans), également présent à l’inauguration. CHAGALL peindra des panneaux qui seront posés sur la coupole et pour remercier la France, ne se fera pas payer mais sera beaucoup critiqué pour «avoir défiguré l’Opéra» de style classique, avec un art trop contemporain et surréaliste. Il a fait les retouches de la peinture sur la coupole et posé sa signature avec ses doigts.
Villa CHAGALL: 3 allée des pins sur gauche « parcours des années 30 » et dans la voie privée sur la gauche.
2) Roman Petrovitch TYRTOV dit ERTé (1892-1990), le flamboyant :
Né à Saint-Pétersbourg, il s’installe à Paris en 1912. Sculpteur, designer plus créateur de bijoux style Art Déco et de costumes, très novateur , il sera embauché par Paul POIRET, travaillera pour la mode, le cinéma, les costumes et décors de théâtre, les ballets, à Hollywood, Broadway, et dans les cabarets parisiens : les Folies Bergères, le Moulin Rouge, Mistinguett…La femme «ERTé », toujours somptueuse et élégante devient l’icône des années folles. Á la fin de sa vie, il se consacrera à la sculpture.
Pour terminer la visite, 2 noms de desserts:
– La Pavlova est un dessert créé par un pâtissier de Nouvelle-Zélande, amoureux de la célèbre danseuse russe Anna PAVLOVA.
– Mais le Napoléon est un dessert russe.
Un passé industriel bien vivant – Renault et Billancourt
Historique
Á l’origine Boulogne et Billancourt sont deux villages qui ont été rassemblés en 1860. Boulogne Billancourt existe depuis 1930.
Pendant longtemps l’île Seguin est un lieu pour les canotiers, un espace bucolique ou l’on pratique la pêche, on y fait de l’exercice.
La première industrie sur cette île est celle de Monsieur Seguin (tannerie) fournisseur des soldats de Napoléon III – fin 18è . Elle s’appelait île de Sèvres.
Louis Renault et ses frères habitaient le quartier ; les racines de la famille Renault c’est Billancourt.
En 1898 Renault est passionnée par les voitures Serpollet – industriel français, pionnier de l’automobile, constructeur de la première automobile industrielle à vapeur.
Renault bricole et invente la boîte de vitesse. Le 24 décembre 1898 se déroule la première démonstration, à l’issue de laquelle il reçoit douze commandes. C’est comme cela qu’il commence à s’installer. Au départ il s’orientait vers la voiture de luxe , mais le succès c’est le grand public qui le fait.
Renault profite de la 1ère guerre mondiale. Il avait été assez malin pour répondre à la commande des taxis parisiens plus des commandes faites par l’État. La demande de moteurs d’avions, de camions, de voiture etc…a pour conséquence l’entrée dans une production industrielle.
Renault s’étale vers l’île Seguin et se met petit à petit à coloniser l’espace. Il n’existe pas de plan d’urbanisme à l’époque. Il conquiert les rues au fur et à mesure des besoins de façon assez anarchique. Il achète des propriétés, se met dans le conseil syndical et ensuite force les propriétaires à accepter ce qu’il proposait et lorsque ça ne marchait pas comme il voulait, il murait les rues. Il a réussi à coloniser par la force.
Ce qui va changer, c’est la guerre et la mobilisation des hommes. Les femmes prennent la place et on fait venir des étrangers et notamment des russes et des populations d’Afrique du Nord. Avant la guerre il y avait 3 000 ouvriers mais ils sont tous partis à la guerre et ont été fauchés. Les nouveaux venus logent dans des hôtels minables chez les marchands de sommeil (presque des bidonvilles) c’est comme cela que dès qu’ils ont pu ils ont quitté l’entreprise.
L’expansion de la société date de l’année 1920.
En 1927 les conditions de logement commencent à poser problème. C’est à ce moment-là qu’arrive Monsieur Morizet le nouveau maire. Ce dernier a eu assez de poigne pour contrer Louis Renault dans ses méthodes. Il fait construire des habitations HBM (habitation bon marché) endroits aérés et lumineux dans des immeubles en brique pour loger les ouvriers.
L’année 1936, une grève massive activée par le front populaire permet d’obtenir la semaine de 40 h et deux semaines de congés payés. Puis en 1938 le gouvernement Édouard Daladier met en place l’économie de guerre ce qui conduit à passer de 36 à 72 h de travail/semaine.
Pendant la guerre trois bombardements (un en 42 et deux en 43) ont ciblé les usines ce qui a fait beaucoup de morts à Billancourt.
Louis Renault accusé de collaboration est emprisonné et meurt en prison.
En 1968 lors des importantes grève les usines Renault ont été très impliquées.
Que reste-t-il des locaux ?
Dès 1980 la fin des usines à Billancourt a été programmée : problème de pollution sur plusieurs mètres de profondeur par les métaux lourds.
L’emprise au sol de Renault couvrait 72 hectares au maxi. Il s’agissait d’une cité dans la cité. Les usines ont fermés en 1992. Un déchirement pour les anciens de Renault. Boulogne a fait plutôt table rase du passé donc il reste peu de vestiges.
Le bâtiment qui est resté l’atelier « métal 57 » (année 1985) abrite à présent le siège de la BNP. C’était le dernier né des immeubles voulu par Renault. Le siège social demeure toujours à Boulogne. Les services financiers occupent le bâtiment X ou bâtiment Dreyfus. Reste le pont historique, lieu mythique de passage des ouvriers, le pont Daidé (non accessible pour le moment). Pont à console et non pont suspendu – a été restauré et va resservir. La célèbre place Jules Guesde où trône la
« hurleuse », sirène qui sonnait le début et la fin du travail. Cette sirène a été démontée et récupérée par une association d’anciens ouvriers c’est comme cela qu’elle a été sauvée. Elle est installée depuis 2020 avec son moteur de 4 CV. En face de la place le lycée Simone Veil a gardé en façade une des entrées des usines. La porte de chez Renault existe toujours, aujourd’hui elle est déplacée, des travaux étant toujours en cours.
Á la place des surfaces libérées par le départ des usines, des immeubles collectifs sont érigés – le nouveau quartier du Trapèze et du nouveau Pont de Sèvres – bâtiments très économes en énergie.
La Seine Musicale se trouve sur l’île Seguin toujours en travaux de réhabilitation. Ce quartier évolue et passe de l’industrie au tertiaire avec le projet de devenir la vallée de la culture dans le département du 92.
immeuble dans le quartier du trapèze
le pont de Renault
Nous avons découvert ce superbe ensemble de 3 hectares en plein « Marais » en traversant une grande cour d’honneur après avoir franchi un porche imposant rue des Francs Bourgeois.
La conférencière nous a détaillé les missions des Archives Nationales et le contenu du fonds entreposé là. Ce service s’est donné comme but les « 4 C. » :
Collecter tous documents auprès des différents ministères,
Classer avec des cotes d’archives,
Conserver avec les moyens technologiques adéquats,
Communiquer à un large public.
En effet, tout ce qui se trouve aux Archives Nationales est accessible aux citoyens. Il existe une salle de lecture sur place et nous avons la possibilité de réserver tout document sur le site avant consultation. Nous avons pu voir un échantillon du fonds proposé. Des documents écrits, bien sûr, dont le plus ancien est un papyrus mérovingien de 625 après Jésus Christ, le journal de Louis XVI avec la fameuse mention « rien » en date du 14 juillet 1789 ; mais aussi des objets, comme cette maquette de la Bastille taillée dans une de ses pierres. Dans le « coffre de fer » se trouvent notre Constitution, le serment du Jeu de Paume, les mètre et kilogramme étalons. Tous doivent apporter une preuve historique en rapport avec des évènements de notre passé ou présent. Comme cela représente une somme astronomique de documents, d’autres sites ont été ouverts. Ainsi, sur place, c’est la période jusqu’à la Révolution qui est concernée ; pour tout autre document postérieur, c’est sur le site de Pierrefitte-sur-Seine qu’il est entreposé.
Á partir d’ une maquette, la guide nous a expliqué la transformation et l’agrandissement du site entre le 14ème siècle où le connétable de Clisson de Charles V, fit construire un manoir fortifié (à voir, l’ancienne porte d’entrée rue des Archives) et le 19ème, où Napoléon III annexa des hôtels particuliers rue des Francs Bourgeois. C’est Napoléon Ier qui décida de l’installation des Archives Nationales dans l’hôtel Soubise.
Nous avons ensuite visité différentes salles, plus richement décorées les unes que les autres : la chambre du Prince, le salon ou « piège à lumière » avec de magnifiques hauts-reliefs , rares témoignages de l’art rocaille puis la chambre d’apparat de la princesse qui évoque ce que l’on peut voir à Versailles.
Pour terminer dans une salle plus modeste nous avons cherché à nous y retrouver dans le fameux plan de Turgot dont l’original est à la BNF.
A noter que ce grand ensemble comprend l’hôtel de Rohan où l’on peut admirer les décors de la chancellerie d’Orléans. Ce sera la teneur d’une des prochaines visites proposées.
maquette de la Bastille
chambre d’apparat de la princesse
plan de Turgot
Exposition « Métro, le grand Paris en mouvement »
La visite de cette exposition met en parallèle l’évolution des transports en commun, les changements de la société et ses besoins croissants.
Si les 1ers transports en commun peuvent se dater du règne d’Henri IV (ce qui ne lui a pas porté chance …), les 1ères lignes souterraines apparaissent à Londres en 1863. Celle du métro parisien ouvre en 1900. Très intéressant de découvrir quelques uns des projets fantaisistes proposés pendant la 2nde partie du XIXème. C’est celui de l’architecte Fulgence Bienvenüe qui est choisi. Une exigence : le métro ne doit pas franchir les portes de Paris ; entre autres, pour des raisons militaires. De nombreux obstacles ont gêné la construction des gares et des voies. Par exemple celle de la station d’Austerlitz. Il a fallu construire un viaduc mais sans perturber le trafic du port de Bercy tout proche. Solution : un pont suspendu ; réaménagé dans la 2ème partie du XXème.
Une 1ère anecdote : à Concorde, le toit de la station est à 60cm de profondeur. En effet c’est la technique de tranchée ouverte (et non creusement de galerie) qui a été adoptée. a guide nous a expliqué le travail des tunneliers avec la technique des « boucliers » qui progressaient de 4cm par mois ! Pour certains tronçons des lignes 2 et 6, c’est la solution du métro aérien qui s’impose pour franchir les cours d’eau. Pour la ligne 4, qui franchit la Seine, le problème du terrain boueux est résolu grâce à la technique de « congélation du sol » (technique toujours utilisée de nos jours, quoique sous une forme plus moderne).
La maquette expliquant la superposition des trois lignes à la station Opéra est bluffante.
En ce qui concerne la décoration des stations et du mobilier, elle a été confiée à Hector Guimard, qui supervisait absolument tout. C’est lui qui a dessiné la graphie des noms de stations, par exemple. Anecdote n°2, à la station Sentier (à l’époque), la place manquait pour noter « Métropolitain », aussi, il fut décidé de ne marquer que « métro ». Le nom était lancé.
Les plus célèbres entrées de métro style art déco dessinées par l’architecte, sont des édicules couverts plus ou moins importants mêlant fer, fonte et verre. Il subsiste aujourd’hui la superbe « libellule » de la station Porte Dauphine.
A l’intérieur c’est l’hygiénisme qui doit prévaloir. C’est pourquoi, les carreaux de faïence blanche ont été choisis. Il apporte un aspect brillant aux couloirs sombres et évoque la propreté.
Un grand pas vers le changement : l’apparition des roues sur pneumatiques. L’équipementier Michelin a offert les premiers pour les essais au milieu du XXème.
Parmi les figures mythiques, celle du poinçonneur disparut en 1970. La partition des 1ère et 2ème classe, s’acheva en 1989. Les couloirs sont redessinés en courbe pour éviter tout écrasement en cas de ruée.
Le grand Paris express s’étendra jusqu’à 25 km hors de Paris. Huit tonneliers sont en action qui seront soit démontés soit enterrés à la fin des travaux.
La dernière salle de l’exposition nous fait découvrir les maquettes des stations futures. En effet, chaque ville choisit son architecte pour leur réalisation. Certaines sont de type piranésien . À découvrir absolument.
Le Paris de la Modernité (1905-1925)
Au début du 20e siècle, le premier foyer artistique se trouvait à Montmartre qui n’était alors qu’un village où les ateliers étaient bon marché. C’est ainsi que des artistes français et étrangers s’installèrent au Bateau-Lavoir, surnommé auparavant la « Maison du Trappeur », où s’était tenue une fabrique de pianos. Le poète Max Jacob serait à l’origine du mot « Lavoir » car la maison ne comportait qu’un seul point d’eau et un seul lieu d’aisance pour vingt-cinq résidents dont Pablo Picasso, qui y peignit « Les Demoiselles d’Avignon » en 1907, et sa compagne, Fernande Olivier. Les artistes du « Bateau-Lavoir », (Max Jacob, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Alberto Modigliani, Marc Chagall, Kees Van Dongen…) fréquentaient le cabaret du « Lapin Agile » dont l’enseigne, représentant un lapin sautant dans une casserole, avait été conçue par le caricaturiste, André Gill.
Grâce à l’ouverture de la ligne de métro Nord-Sud en 1910, Montparnasse devint le second foyer artistique de la capitale d’autant qu’à Montmartre, les loyers étaient devenus chers. Les artistes comme Chaïm Soutine, Chagall, Modigliani, Fernand Léger, s’installèrent à « La Ruche » qui comptait vingt-cinq ateliers. C’était l’ancien pavillon des vins de Bordeaux de l’exposition universelle de 1900.
Modigliani, qui sculptait encore, allongea les têtes et les silhouettes. De santé fragile, il abandonna la sculpture pour la peinture. Marie Vassilieff, qui avait son propre atelier, fut une pionnière dans la représentation des modèles noirs. Elle eut un rôle important pendant la première guerre mondiale. N’ayant pas été appelée après s’être formée comme infirmière, elle ouvrit une cantine pour soutenir les artistes.
En 1905, le Président de la République, Émile Loubet, refusa d’inaugurer le troisième Salon d’Automne au Grand Palais car, dans la salle VII, se trouvaient des toiles entre autres de Henri Matisse, Maurice de Vlaminck et André Derain, considérées comme « inacceptables » car les couleurs étaient jugées trop agressives. Louis Vauxcelles, critique d’art, compara un buste d’enfant d’Albert Marque, placé au milieu de la salle, à un « Donatello parmi les fauves ». La toile du Douanier Rousseau, « Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope », qui y était exposée, a peut-être suggéré à Louis Vauxcelles le mot qui qualifiera le style de ces toiles de « fauvisme ».
« Le peintre néo-impressionniste », petit film muet, a été réalisé en 1910 par Émile Cohl, père du dessin animé en couleur. L’histoire décrit un peintre néo-impressionniste présentant à un acheteur ses toiles monochromes qui rapidement s’animent. Elle fait penser à l’album « primo-avrilesque » d’Alphonse Allais, paru le 1er avril 1897.
Au Salon des Indépendants de 1910 au Grand-Palais, une toile intitulée « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » de « JR Boronali », peintre inconnu, intrigua les visiteurs dont certains s’enthousiasmèrent devant la modernité de l’œuvre quasiment abstraite. En réalité, c’était un âne, Lolo, qui avait peint le tableau avec sa queue à l’initiative de Roland Dorgelès. Boronali est l’anagramme d’aliboron.
Au Salon des Indépendants de 1911, le cubisme fit son apparition avec les toiles de Roger de la Fresnaye, « Cuirassier », Henri Le Fauconnier, « L’Abondance », Albert Gleizes, « La Femme aux phox » … Picasso et Braque se désolidarisèrent car ils ne voyaient pas un lien de parenté avec leurs œuvres. Aux salons suivants, d’autres peintres cubistes comme Jean Metzinger, « L’Oiseau bleu » présentèrent leur tableau au public.
En 1912, des peintres futuristes italiens exposèrent à Paris. Le futurisme est un mouvement artistique, politique et culturel créé par le poète Filippo Tommaso Marinetti en 1909. Il revendique la vitesse, la violence, la machinerie et la jeunesse et rejette les vestiges du passé. Les formes sont héritées du cubisme. « Une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace. »
Gino Severini peignit en 1909 « La danse du Pan-Pan au Monico ». Disparu depuis 1926, il re-peignit le tableau vers 1960.
Les nouveaux modes de transport eurent leurs propres salons à Paris. À partir de 1901, le salon international de l’automobile, du cycle et des sports se tint au Grand Palais, excepté en 1909 et 1911. En 1908, une partie du salon est réservée aux aéroplanes et aux ballons. En 1909, le premier salon international de la locomotion aérienne leur fut consacré au Grand Palais.
Marcel Duchamp qui avait visité le Salon de la locomotion aérienne en 1912, utilisa en 1913 un tabouret sur lequel il fixa une roue de bicyclette qui pouvait tourner. Il en fit une œuvre d’art. « C’est le regardeur qui fait l’œuvre ». Il inventa ainsi le concept du ready-made, repris par Man Ray (« Cadeau » en 1921). Avec le tableau « Nu descendant un escalier », il fit scandale à New-York en 1913 mais cela eut pour conséquence le début de l’Art Moderne aux États-Unis.
Le frère de Marcel Duchamp, Raymond Duchamp-Villon, sculpta en 1914 « Le Cheval majeur » qui mêlait cubisme et futurisme. Suite à son décès en 1918, l’œuvre fut achevée par ses frères, Marcel et Jacques qui était peintre.
« Hommage à Blériot », peint par Robert Delaunay en 1914, représente notamment un biplan, une hélice et la Tour Eiffel.
L’exposition présente :
– la bicyclette pliable en 30 secondes et portable comme un sac à dos, inventée en 1893 par Henri Gérard. Modifiée en 1912, elle fut utilisée jusqu’en 1917 par l’armée.
– une automobile Peugeot type BP1, dite « Bébé Peugeot », torpédo, de 1913
– un aéroplane de 1911, conçu par Armand Deperdussin et Louis Béchereau qui dépassa pour la première fois les 200 km/h en 1912.
Des bijoux de la maison Cartier (montre-bracelet Santos-Dumont de 1912), des tenues de Paul Poiret et de Jeanne Lanvin sont exposées.
Paul Poiret, grand couturier et parfumeur, supprima le corset et créa des robes à taille haute. Il devint un pionnier de l’émancipation féminine. Il s’inspirait des artistes fauves et de l’esthétique orientale. En 1911, il lança le premier parfum de couturier. Il fonda la même année la maison Martine qui produisit des arts décoratifs (étoffes, céramiques, papiers peints).
Mobilisé en 1914, Paul Poiret suggéra à l’armée certaines améliorations concernant la capote et le pantalon. Ce dernier de couleur garance devint bleu horizon afin de mieux se camoufler. Le peintre et décorateur, Louis Guingot, imagina une tenue « caméléon » pour que les soldats soient plus dissimulés. Ce principe fut appliqué à des bâches pour cacher du matériel. En 1916, Picasso exposa « Les Demoiselles d’Avignon » dans la galerie de Poiret.
Fondée en 1889, Jeanne Lanvin sut développer son entreprise. Elle exposa en 1925 au Grand Palais tous ses produits (vêtements, accessoires, parfums, bijoux, fleurs et plumes).
En 1913, le théâtre des Champs-Élysées, construit par Auguste et Gustave Perret, était à la pointe de la modernité. Le sculpteur, Antoine Bourdelle, conçut la façade. La grande salle fut décorée par Maurice Denis. Sa programmation fit scandale avec « Le Sacre du Printemps » car le sujet, la musique, les costumes hauts en couleur et inspirés du folklore russe furent critiqués.
La mode et la joaillerie furent influencées par les Ballets russes.
Durant la Première Guerre mondiale, le Grand Palais servit de caserne puis d’hôpital militaire. Pour la première fois, la guerre fut filmée et photographiée. Les artistes dont le poète Blaise Cendrars, incitèrent les étrangers vivant en France à se joindre aux Français mobilisés. Ossip Zadkine, Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, Jean Cocteau s’engagèrent. Modigliani fut réformé pour raison de santé. Félix Vallotton trouva dans le conflit une source d’inspiration. Il peignit en 1917 « Soldats sénégalais au camp de Mailly » et Marevna, de son vrai nom Marie Vorobieff, « La Mort et la Femme » en 1917. Elle fut la première femme à rejoindre le mouvement cubiste.
Madame Noël fut la première chirurgienne esthétique en opérant les « gueules cassées ». En 1917, les sculptrices Jane Poupelet et Anna Coleman Ladd ouvrirent à Paris un atelier de reconstruction faciale. Elles prirent alors le relais des médecins, pour redonner un visage aux « gueules cassées » en confectionnant des masques.
Loin du front, la vie reprit. En 1917, « Parade », ballet écrit par Jean Cocteau, fut représenté au théâtre du Châtelet. Les décors, les costumes et le rideau de scène furent créés par Picasso. Tout était moderne y compris la musique d’Erik Satie.
L’après-guerre vit arriver les dites « Années-folles ». Montparnasse devint le carrefour du Monde car de nombreux artistes étaient venus de l’étranger et formèrent « L’École de Paris. Foujita remporta de nombreux succès avec les différents nus qu’il peignit. L’une de ses modèles étaient Kiki de Montparnasse.
Le mouvement dada fit son apparition à Paris en 1920. Ses partisans furent entre autres Marcel Duchamp, Man Ray et Max Ernst. De ce mouvement naquit le surréalisme. Le corps continua à se libérer. Les femmes portaient des cheveux coupés à la garçonne (« Saint-Moritz » de Tamara de Lempicka), des robes fluides pour danser sur des nouveaux airs plus rythmés. Les mœurs se libérèrent. Tamara de Lempicka fit partie des artistes qui vivaient ouvertement leurs multiples aventures amoureuses (« Perspectives ou Les Deux Amies »). « Barbette », artiste androgyne, fut photographié en 1921 par Man Ray à la demande de Jean Cocteau.
Kees van Dongen organisa de grands bals à Montparnasse. En 1922, il se représenta en Neptune, costume qu’il portait lors d’un bal. Le Tout-Paris venait boire, rire et danser au cabaret « Le Bœuf sur le toit » installé dans le 8e arrondissement de Paris.
En 1920, le Théâtre des Champs-Élysées renouvela son répertoire avec les Ballets suédois dont le chorégraphe fit appel à des librettistes comme Blaise Cendrars, Jean Cocteau…, à des compositeurs comme Érik Satie, Darius Milhaud… et des plasticiens comme Marie Vassilieff, Fernand Léger…
À partir de 1925, il accueillit la Revue nègre qui fit connaître Joséphine Baker. Ce spectacle inédit permit de diffuser plus largement le jazz et la culture noire en Europe.
Reportée à trois reprises, l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes eut lieu en 1925 dans des galeries et pavillons éphémères à l’exception du Grand Palais qui allaient de la place de la Concorde au pont de l’Alma et du rond-point des Champs-Élysées à l’esplanade des Invalides en passant par le pont Alexandre III. De cette exposition est née l’expression « art déco ».
Marche solidaire contre le cancer des enfants
Ce mercredi 28 février 2024 nous étions nombreux à participer à la marche solidaire contre le cancer des enfants. Le bois de Clamart était tout ensoleillé grâce à tous les enfants coiffés de bonnets jaunes. Un véritable champ de jonquilles. Avant le départ, les organisateurs ont faits participer les enfants à différents jeux. Ensuite tout la belle colonne de participants s’est mise en mouvement. Après avoir marché sur les sentiers parfois bien boueux tout le monde s’est retrouvé sur le parvis de la Mairie où un excellent goûter attendait les enfants. Ce fût une belle après-midi participative et symbolique.
Forêt propre samedi 23 mars 2024
Malgré un temps très peu engageant, une douzaine d’adhérents ont participé au ramassage des déchets. Équipés de sacs , gants, pinces les contributeurs ont arpentés de nombreux espaces de la forêt. Avec sur leur tête, une casquette de Clamart Accueil, les vaillants bénévoles ont oeuvré pour rendre la forêt plus propre.
Grand merci pour leur action….
Ateliers des Gobelins
Un topo dans la cour pavée du site nous apprend qu’un monsieur Gobelin, venu de Reims, a installé un 1er atelier de teinturier ici, au milieu du XVème. Ensuite, début du XVIIème, Henri IV y fait installer des maîtres liciers venus des Flandres pour une production de tapis de luxe. Puis, Colbert, va installer et gérer 2 manufactures d’Etat : celle des Gobelins et celle de Beauvais.
Notre visite dans deux des ateliers de productions nous fait découvrir le travail minutieux, virtuose des licières (ou lissières). Elles réalisent des pièces de plusieurs mètres à partir de modèles : photos, tableaux. Pour les jeux olympiques de Paris, elles ont réalisé une œuvre en 3 années seulement, la partie centrale du triptyque !
Les Jésuites à Paris
Visite du lycée Charlemagne et de l’église Saint-Paul-Saint-Louis
C’est en 1580, que la Compagnie de Jésus s’installe dans le Marais, en l’hôtel de Rochepot, à l’est du mur de Philippe-Auguste. En 1619 Louis XIII fait don aux Jésuites de la section de muraille courant entre les rue de Jouy (Charlemagne) et Saint-Antoine et ils vont alors acquérir l’hôtel du Porc Epic à l’ouest de l’ancienne enceinte. C’est sur ce domaine, de nos jours délimité par les rues St-Antoine, St-Paul, Charlemagne et le passage du même nom, qu’ils vont construire leur maison professe et son église la plus importante et sans doute la plus richement décorée du quartier, où la haute société se presse pour écouter les prêches de Bossuet ou La Bourdaloue et entendre la musique de Marc-Antoine Charpentier.
L’ordre des jésuites est un ordre crée en 1534, fondé par Ignace de Loyola (espagnol), François Xavier (portugais) et le père Fabre (grenoblois). Ils établissent une règle avec un père général élu à vie. Particularités de cet ordre : on prononce des vœux d’obéissance, de chasteté, de pauvreté et d’obéissance totale à la papauté.
Ils n’auront jamais accès au grand nom de la hiérarchie religieuse. La plupart des jésuites sont prêtres mais certains ne le sont pas.
Suite à l’attentat d’Henri IV en 1599 par Jean Châtel qui est jésuite, ces derniers vont être renvoyés en Prusse et en Russie, aboli par Rome en 1766. C’est un ordre très puissant au 18è siècle. Leur mission principale est l’éducation réservé aux laïques.
La maison professe, devenue Lycée Charlemagne en 1804, conserve les aménagements et constructions du 17è siècle, notamment le grand escalier qui conduit à la bibliothèque des Pères, sa voûte peinte à fresque par Giovanni Battista Gherardini et l’appartement dit du Père Lachaise, confesseur de Louis XIV.
Environ 1800 élèves fréquentent cet établissement. Ce sont essentiellement des classes scientifiques. Au moment de la Révolution la bibliothèque comptait environ 35 000 volumes.
La suite de la visite nous a conduit dans l’église Saint-Paul Saint-Louis, la sacristie dans laquelle se trouve un lavabo en marbre qui date de 1637. La chapelle de la vierge de douleur commandée par Catherine de Médicis (œuvre du sculpteur Jean Goujon) est dédiée aux mères qui ont perdu un enfant.
Le chœur est surmontée d’une coupole située à 55 mètres de hauteur…
Musée Curie
Au rez-de-chaussée de l’ancien Institut du radium construit en 1914, nous avons pu pénétrer dans les anciens laboratoire et bureau de Marie Curie puis de sa fille Irène Joliot-Curie. Notre guide, membre du CNRS, nous a retracé les découvertes faites par cette famille et expliqué leurs applications modernes. Nous avons pu examiner les instruments inventés par Pierre Curie et la boîte plombée qui servit au transport du célèbre « gramme de radium » offert à Marie Curie par les USA. Certaines anecdotes authentiques étaient des plus surprenantes comme celle de l’eau radioactive préconisée pour retrouver de l’énergie ! Au sortir, nous pouvions aller dans le petit jardin voulu par Marie Curie pour y « sortir prendre l’air ».
laboratoire de Marie Curie et de sa fille
la boîte plombée
le jardin de Marie Curie