De la prison Saint-Lazare au couvent des Récollets
L’enclos Saint-Lazare, qui couvrait 32 hectares hors de Paris, abritait au 12e siècle une léproserie tenue par des religieux.
Cette léproserie, appelée Maison Saint-Lazare, bénéficia de la protection royale. Le roi, Louis VI, autorisa Ies religieux de Saint-Lazare à organiser chaque année une foire qui se tenait de début juillet à fin septembre. Elle connut un développement important et Philippe Auguste la fit transférer à l’emplacement des futures Halles de Paris. En dédommagement, il autorisa la léproserie de Saint-Lazare à ouvrir une foire dans l’enclos Saint-Laurent, mitoyen de l’enclos Saint-Lazare. La foire Saint-Laurent, très réputée et très fréquentée, fut bénéfique pour la léproserie. Les forains pouvaient y introduire leurs marchandises sans payer d’impôts.
Au 17e siècle, la lèpre commença à se faire plus rare autour de Paris et le prieur de Saint-Lazare céda son prieuré à saint Vincent de Paul et à la Congrégation de la Mission couramment appelés « Les Lazaristes ». En 1632, ils s’y installèrent et ils procédèrent à de nombreux agrandissements. Saint Vincent de Paul fonda la « Compagnie des Filles de la Charité » qui se consacra aux malades et aux pauvres. Leur maison se trouvait en face de la Maison Saint-Lazare. Ce fut la première congrégation féminine qui échappa à la règle de la clôture. Saint-Vincent de Paul fut inhumé dans l’église Saint-Lazare le 28 septembre 1660. Son corps repose aujourd’hui dans la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, rue de Sèvres où ses reliques sont disposées dans une châsse en argent à l’exception de son cœur et d’une relique de son avant-bras.
De 1670 à 1680, l’État pratiqua une politique de l’enfermement. Saint-Lazare devint une prison pour les mendiants et les vagabonds, mais aussi pour les aliénés, les prostituées, les enfants fugueurs et les femmes, que les pères et maris faisaient enfermer pour « correction » moyennant paiement d’une pension. Dès la fin de la Terreur, la prison Saint-Lazare fut affectée aux femmes et à leurs enfants. Elle fut cédée au département de la Seine en 1811.
À l’occasion de la démolition de l’église Saint-Lazare (1823) devenue vétuste, l’administration pénitentiaire décida de réorganiser l’ensemble des bâtiments. Une nouvelle chapelle et une infirmerie pour soigner les femmes de la prison furent construites en 1834. Suite à l’épidémie de choléra, l’hôpital Lariboisière fut érigé en grande partie sur les anciens terrains du clos Saint-Lazare et de son ancienne dépendance du clos Saint-Charles. En 1885, 10 907 femmes et jeunes filles étaient passées à Saint-Lazare.
La prison Saint-Lazare, désaffectée, ferma en 1927. La plupart des bâtiments furent démolis entre 1935 et 1940. En 1931, l’architecte en charge de la restauration de la chapelle et de l’infirmerie aménagea cette dernière en Maison de Santé Saint-Lazare, destinée aux femmes et en particulier aux femmes prostituées. Elle fonctionna jusqu’en 1955. En raison de la diminution des maladies vénériennes, la préfecture cessa d’administrer l’hôpital à partir de 1961 qui devint alors dépendant de l’Assistance publique. L’hôpital Saint-Lazare fut intégré au groupe hospitalier Lariboisière – Fernand-Widal. Il ferma définitivement fin 1998 et fut restitué à la Ville de Paris qui en était propriétaire.

Chapelle Saint-Lazare

Médiathèque Françoise Sagan
Il ne reste actuellement de la prison et de l’hôpital Saint-Lazare que l’infirmerie et la chapelle. Les bâtiments, qui furent érigés au début du 18e siècle, sont toujours visibles du no 99 au n° 105 de la rue du Faubourg-Saint-Denis. Sur le mur pignon de l’immeuble du no 105, le portrait de saint Vincent de Paul, réalisé en lames d’aluminium, a été installé en 1987.
Sur les terrains des Lazaristes, ont été construits de nombreux équipements publics : un poste de l’ancienne Compagnie parisienne de distribution d’électricité, la crèche Paul-Strauss, renommée crèche Alban Satragne, le bureau de poste Paris-Magenta, le square Alban Satragne, le parking souterrain Magenta-Gare de l’Est, des équipements sportifs, scolaires et socio-culturels.
La médiathèque Françoise Sagan, ouverte en 2015, donne sur un jardin intérieur de 1 000 m² où la végétation est luxuriante : plates-bandes, palmiers, rocailles, massifs aux volumes variés.
La façade, la galerie du rez-de-chaussée et les deux escaliers, qui ont été inscrits au titre des monuments historiques en novembre 2005, sont les uniques composants de l’ancien édifice ayant été conservés.
Plusieurs ateliers et magasins de vente s’installèrent au 19e siècle sur les terrains de l’ancien enclos Saint-Lazare : la maison Baccarat avec sa fonderie, la Cristallerie de Saint Louis, la faïencerie de Choisy-le-Roi. L’acheminement des matières premières fut facilité par la construction de la gare du Nord et de la gare de l’Est sur les terrains ayant appartenu aux Lazaristes.
La construction de l’église Saint-Laurent actuelle, de style gothique flamboyant, a commencé au 15e siècle et s’est achevée au 18e siècle. La façade du 17e siècle, détruite entre 1863 et 1867, fut remplacée par une de style néogothique flamboyant, ornée de sculptures. Un fronton en lave émaillée fut rajouté en 1870.
Les vitraux du 19 e siècle proviennent de trois commandes différentes. De la première, il ne reste que trois vitraux sur huit dans le chœur. Les autres ont été remplacés au 20e siècle. Ceux de la seconde commande se situent dans la chapelle de la Vierge et ceux de la troisième dans une chapelle latérale.
Dans les années 1950, d’autres vitraux au graphisme bien différent des premiers sont venus enrichir les chapelles.

Magasin des faïenceries Boulenger

Église Saint-Laurent
Près de l’église Saint-Laurent, les Récollets construisirent au début du 17e siècle un couvent ainsi qu’une chapelle. Ils possédaient une bibliothèque fort réputée de 30 000 volumes.
Après la Révolution française, une caserne de grenadiers de la garde nationale s’y installa. Puis, il abrita un atelier de filature et enfin, des forges pour la fabrication d’armes et d’outils.
Il fut transformé en 1802 en hospice pour des Incurables-Hommes. C’est à cette époque que les bâtiments furent remaniés, en particulier la chapelle qui fut réduite et dotée d’une nouvelle façade néo-classique.
En 1861, devenu hôpital militaire, il prit le nom d’hôpital Saint-Martin, puis en 1913, celui de Jean-Antoine Villemin, médecin des Armées, connu pour avoir démontré en 1865 que la tuberculose était une maladie contagieuse. Un niveau fut rajouté et la façade unifiée. En raison de sa vétusté, il fut fermé en 1968.
Dans les années 1970, le lieu fut occupé par l’École d’Architecture Paris-Villemin.
À partir de 1990, « Les Anges des Récollets », un collectif d’artistes, investirent les locaux et y laissèrent de nombreuses œuvres murales. En 1992, un incendie ravagea une partie des bâtiments. Cinq après, ils furent de retour dans les lieux qui furent momentanément attribués aux artistes squatters par l’État en 1999. Mais ils n’obtinrent pas la réalisation du grand centre d’art alternatif qu’ils souhaitaient.
Face à la dégradation du site, la Ville de Paris décida, en 2000, de le restaurer. En 2003, le Centre international d’accueil et d’échanges, destiné aux artistes et aux écrivains étrangers confirmés fut inauguré. En 2004, l’ordre régional des architectes d’Île-de-France ainsi que la Maison de l’architecture s’y installèrent. L’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) est également présente.
Les façades et les toitures, l’escalier intérieur avec sa rampe en fer forgé du bâtiment subsistant du 18e siècle et la chapelle ont été inscrits au titre des monuments historiques. La porte d’entrée de l’hôpital qui donne accès au square Villemin, est encore visible. Ce square a été aménagé à l’emplacement de l’ancien hôpital militaire Villemin.

Couvent de Récollets

Entrée de la chapelle

Entrée de l’hôpital Villemin
Louis XV décida de son installation sur le terrain de l’ancien hôtel de Conti
Le site de l’hôtel couvre 10000m2 et renferme six cours intérieures réorganisées en 2017. C’est la seule usine encore active dans Paris intra-muros. Elle produit des pièces métalliques pour des collections d’art (décorations, pièces de monnaie ou commémoratives…) pour le pays et une quarantaine d’autres nations. Alors qu’un 2ème site, à Pessac en Gironde, produit les frappes industrielles depuis 1958.
L’architecte du bâtiment parisien est J. Denis ANTOINE (1733-1801). Le vestibule débouche sur une cour centrale, dite cour publique, initialement prévue ronde et réalisée en forme de fer à cheval (photo 1). C’est une cour d’honneur où l’on retrouve les bustes de Louis XIII et Louis XIV sur la façade (photo 2). Á remarquer la corne d’abondance débordant de pièces (et non de fruits) et la présence du chien, symbole de la fidélité, de la confiance. La façade opposée est néoclassique (photo 3). A l’étage, dans les appartements d’apparat, sont installées les expositions temporaires.
Nous traversons la cour de la Méridienne ainsi nommée en raison de la présence d’un cadran solaire. Ce dispositif astronomique mesure environ 7,80 m de son socle à son sommet. Il est l’un des trois appareils de mesure, avec le gnomon de Saint-Sulpice et le canon méridien du Palais-Royal, réalisés au XVIIIe siècle, d’après de savants calculs, pour indiquer l’heure du « midi vrai », c’est-à-dire solaire. Puis nous entrons dans le bâtiment situé dans la cour de Fonderie (photo 4) dite « Benjamin Franklin » en hommage au premier ambassadeur « officieux » des Etats-Unis en Europe, qui avait séjourné plusieurs fois à la Monnaie entre 1776 et 1778. Le moderne s’intègre à l’ancien (photo 5).
Avant de monter à l’étage nous passons devant le balancier dit « d’Austerlitz » (photo 6) car il fut ‘certainement’ fabriqué à partir de canons saisis sur le champ de bataille.
Á l’étage nous pénétrons dans une salle aux trésors « le laboratoire ». Y sont exposés des matériaux précieux : or, argent et, plus rare et solide, le platine. Les gisements d’or sont principalement situés en Afrique du Sud, ceux du nickel en Guyane.
Historique :
Les 1ères pièces rondes dateraient du VII ème s. av. JC et seraient dues à la famille des rois Mermnades de Lydie à laquelle appartenait le roi Crésus. Celui-ci a su exploiter le fleuve Pactole pour la production d’or. Trois siècles plus tard, les Romains ont rajouté bronze et cuivre (photo 7). La forme ronde adoptée car la plus simple à réaliser à l’époque (une pépite écrasée) a perduré à travers les siècles. Il s’agit pourtant d’une aberration à l’ère industrielle car elle implique beaucoup de pertes (photo 10)
Nous sommes ensuite passés dans une galerie qui permettait de voir certains ateliers comme celui de la ciselure et des patines aux multiples couleurs (photos 8 & 9). De véritables artistes travaillent ici ; ils ont réalisé récemment une médaille pour l’intronisation du roi Charles III d’Angleterre.
La conférencière nous fait la démonstration du « numiscope » qui permet de projeter l’image de pièces ou médailles et de les examiner sous tous les angles en plein écran. Elle nous apprend à cette occasion que si les pièces ont été garnies de tranches au XVIème, c’était afin d’empêcher les voleurs de gratter les pièces, alors plates, pour récupérer de l’or et ainsi altérer la valeur de la pièce d’origine.
Á partir du XIXème, les graveurs ont signé leur travail. On peut toujours voir une lettre qui identifie le lieu de tirage de la pièce ; par exemple « A » pour Paris.
Pour les euros, chaque pays a son propre symbole sur la face nationale ; pour la France il s’agit de l’arbre de vie. Le bi-métallisme (cupronickel et laiton de nickel) est utilisé afin d’éviter les contrefaçons.
Le listel (partie légèrement saillante) permet de protéger la gravure lors des chocs et frottements. La tranche gravée assure la reconnaissance des pièces dans les appareils à pièces type « machine à café ».
Anecdote : le coût de fabrication est souvent supérieur à la valeur affichée. Ainsi, au regard du métal et du travail nécessaires, la pièce de 5 cents est la plus chère.
Encore de nos jours, d’autres types de paiement existent (photo 11).
La dernière salle visitée nous permet de découvrir certaines pièces produites sur place telles que les légions d’honneur, les médailles olympiques (photos ci-dessous) et autres joailleries.
Toutes les photos mentionnées par des chiffres sont à retrouver dans la galerie sur le site
Hôtel de Rohan : les décors de la chancellerie d’Orléans
Façade sur jardins de l’édifice (en travaux à l’heure actuelle)
Extraordinaire histoire que celle des décors de la chancellerie d’Orléans reconstitués dans l’écrin de cet hôtel historique appartenant aux Archives Nationales.
En 1923, la banque de France décide de la destruction de la « chancellerie d’Orléans », un hôtel particulier datant de la fin du XVIII, situé près des jardins du Palais Royal. Celui-ci avait été richement ornementé sous l’égide de la famille De Voyer (1), grands mécènes et amateurs d’arts.
L’autorisation est suspendue à la condition de la préservation de ces décors somptueux. C’est ainsi que 140 caisses contenant ces œuvres d’art seront oubliées pendant 80 ans dans un entrepôt à Asnières !
Á partir de l’an 2000, leur récupération et leur reconstitution sont à l’étude. Il a fallu un heureux concours de circonstances pour que le rez-de -chaussée de l’hôtel de Rohan soit choisi. Après une dizaine d’années et des investissements très conséquents, ces trésors, tel un puzzle géant, sont reconstitués et présentés dans un cadre proche de celui d’origine.
Á observer, les dessins réalisés par W. Chambers lors d’un séjour à la « chancellerie d’Orléans » en 1774 et les comparer à la reconstitution d’aujourd’hui. (2, 3, 4, 5, 5b)
Nous passons dans une enfilade de 4 pièces : grand salon, salle à manger, chambre de Jeanne de Mailly marquise de Voyer, antichambre.
Les dorures, sculptures, peintures couvrent toutes les surfaces.
Dans le grand salon, on peut admirer les perspectives dans les miroirs (6) et le mobilier : l’ensemble est dû à l’architecte Charles de Wailly (7) qui fit appel à de nombreux artistes du XVIIIème. Augustin Pajou pour les sculptures, Jean-Honoré Fragonard, Jean-Jacques Lagrenée, Louis-Jacques Durameau, Gabriel Briard pour les plafonds. Au plafond (8) se trouve le « triomphe de l’Amour » de C.A. Coypel. Les marques des découpes faites à l’époque de la démolition y ont été conservées comme « témoins ».
Dans la salle à manger, la présence du monogramme (9) rappelle le couple mécène : Mailly / Voyer.
Dans la chambre de la marquise (10), on trouve un plafond (11) décrivant le lever du jour -Apollon sur son char-, chassant la nuit -Diane et son manteau sombre. Á remarquer, la toile qui empiète sur le cadre du plafond.
Dans l’antichambre, les trompe-l’œil sont partout (12, 13) : les colonnes, les décors du plafond, les niches..
D’importants travaux sont toujours en cours dans le « quadrilatère » (14) -nom de l’ensemble des bâtiments- pour redonner vie aux anciens jardins et à d’autres parties de l’hôtel de Rohan. Peut-être le thème d’une future visite.
Toutes les photos mentionnées par des chiffres sont à retrouver dans la galerie sur le site
Grand salon
antichambre
Visite de l’Hôtel de Ville de Paris
Nous accédons au 1er étage par l’escalier d’honneur (photo1) qu’empruntent tous les invités de marque. Nous pénétrons alors dans un 1er salon :la salle des fêtes.
La médiatrice nous fait un exposé sur l’histoire du bâtiment. C’est François Ier qui décida de doter la capitale d’un bâtiment somptueux sur l’emplacement choisi par Etienne Marcel (XIVème s.), prévôt des marchands.
Le 1er maire de Paris est Jean-Sylvain Bailly et c’est lui qui accueillera Louis XVI à l’hôtel de ville, le 17 juillet 1789, en lui remettant une cocarde tricolore. Ce moment historique est à voir dans un tableau dans le salon Jean-Paul Laurens (photo 2). Trois ans plus tard la fonction de maire disparait et ne sera réactivée qu’en 1977 par Jacques Chirac.
Pendant la Commune, en 1871, la destruction volontaire du bâtiment sur décision de son gouverneur, ne laissera que des ruines. L’incendie durera plusieurs jours.
Pour le nouvel édifice, le projet retenu en 1873, durant la 3ème république, propose un bâtiment très ressemblant à l’ancien mais plus étendu.
Notre guide, nous détaille le décor qui nous entoure, fastueux tout en dorures, cristal, peintures et sculptures (photos 3 & 4). Ce choix de décor veut affirmer que le peuple mérite ce qui est beau. Parmi les peintures, près du plafond, des femmes représentent chaque région, par exemple, Bourgogne et Bretagne dans la photo (n°5). Le blason de Paris et la devise française, s’affichent à plusieurs endroits.
Nous passons ensuite dans le salon G. Bertrand (1849-1929) du nom du peintre dont les œuvres recouvrent murs et plafond. Elles sont à la gloire de la France rurale du XIX. Des statues évoquent les travaux des champs (photo 6). Dans le salon suivant, celui de J.-P. Laurens, les 6 panneaux gigantesques racontent des épisodes marquants de la défense des libertés municipales ; par exemple (photo 7) Etienne Marcel protégeant le dauphin lors des massacres de la guerre de 100 ans (1337-1457). A remarquer dans cette salle, un lustre de plus de 300 kgs !
Ce salon offre aussi une vitrine qui regroupe des documents signés par d’éminents visiteurs, ainsi : Nelson Mandela, les 3 astronautes d’Apollo 11 (photo 8) ou Elisabeth II.
Nous entrons ensuite dans un salon immense, le salon des Arcades, composé de trois espaces : arts, sciences, lettres. Le parquet, d’origine, est une vraie mosaïque de bois (photo 9). De célèbres peintres ont réalisé la décoration. Ainsi, au plafond, Léon Bonnard (1883-1922) a figuré Apollon montant Pégase (photo 10). La vue sur Notre-Dame et la Seine, imprenable, est la même que celle du bureau du/de la maire (photo 11).
Nous passons dans un couloir orné de très jolis vitraux modernes évoquant d’anciens métiers (photo 12) pour arriver dans la dernière salle de notre visite : le salon Puvis de Chavannes (1824-1898). Cet élève d’Eugène Delacroix a réalisé d’immenses toiles qui ont été adaptées à la pièce, entourant les portes.
Pour compléter la visite, la médiatrice nous a précisé que lors des « journées du patrimoine » une visite plus complète avait lieu; comprenant la salle du conseil, le bureau du maire, la bibliothèque et d’autres salons. Cependant, les visites de groupe comme la nôtre restent rares et tributaires des événements officiels qui sont très nombreux, environ 450. Nous avons donc été très chanceux.
Toutes les photos mentionnées sont à retrouver sur le site, espace adhérents, Rubrique « Galerie photos de vos sorties »
Établissement dédié à toutes les musiques : concerts, expositions, musée, pratique musicale…
Première cité de la Musique, le quartier a connu une vraie transformation depuis les cinquante dernières années.
En effet, auparavant les salles de concert les plus connus se situent toutes à l’ouest parisien, peuplé d’une population plutôt bourgeoise. La partie de l’est parisien beaucoup plus industrielle avec les gares du Nord, de l’Est, le canal de l’Ourcq concentre une population ouvrière. Le vent soufflant de l’ouest vers l’est où sont implantées les usines, ramène des fumées.
Une idée de démocratiser la musique se profile avec en 1989 la création de l’opéra Bastille pour le bicentenaire de la révolution française.
Dans le quartier de la Villette sont installés les « abattoirs de la Villette » détruit dans les années 70. Á cet emplacement passait une ligne de chemin de fer « Paris Bestiaux ».
Tout étant détruit sauf l’ancienne halle transformée, se profile l’idée de créer un quartier dédié à la musique. C’est ainsi que les structures de la Cité de la Musique, le Zénith, le Conservatoire et la Philharmonie voient le jour.
Un nouveau public, moins aisé et moins habitué, à écouter de la musique classique découvre ces différents lieux.
La Cité de la Musique – architecte Christian de Portzamparc – offre une salle de concert de 800 places. Son musée est consacré aux instruments.
Jean Nouvel architecte, dépose le projet pour la construction du bâtiment de la Philharmonie. Il remporte le concours par rapport au budget annoncé – 100 millions d’euros – en final il aura coûté 386 millions d’euros . Il sera inauguré le 14 janvier 2015.
Cette bâtisse semi-enterré tout en béton décoré d’environ 340 000 oiseaux en feuilles d’aluminium – les oiseaux représentent l’envolée lyrique – des murs gondolés, s’avère être une véritable innovation architecturale, scénographique et acoustique. La grande salle Pierre Boulez propose 2 400 places assises en configuration symphonique et jusqu’à 3 600 places en configuration parterre debout (salle modulable). L’orchestre peut accueillir jusqu’à 120 musiciens et 240 personnes pour un chœur. L’acoustique est excellente, un nuage central du décor sert aussi à moduler le son, les aspérités du mur et les équipements au niveau du plafond favorisent la circulation du son. Le jeu de couleurs des sièges et les différentes teintes de bois, donnent à ce lieu une sensation de bien-être chaleureux.
Dans cette salle dite démocratique on voit bien de partout.
Le prix de la place s’échelonne entre 10 et 40 €.
Ce bâtiment construit entre 2007 et 2015 fête ses 10 ans. Quelques travaux sont encore en cours, les espaces de circulation, les moquettes, les vernis des portes rafraîchis dégagent une ambiance plus chaude.
L’architecte associé à la conception et à la réalisation de la salle de concert est Brigitte Métra.